Créer son entreprise c’est une aventure.

Si vous êtes aventurier dans l’âme, vous regretter sans doute le temps où l’on pouvait partir avec son cheval ou son bateau pour explorer et conquérir le monde avec pour seule obligation, celle de rester en vie. Notre société extrêmement normée et organisée nous pousse à rester dans les rails qu’elle nous a désignées.

Se lancer et créer sa propre entreprise est la grande aventure de l’époque où nous vivons.  Que votre objectif soit modeste et local ou que vous vouliez conquérir la planète, tous les ingrédients de la grande épopée sont bien là. Chacun peut pousser l’aventure jusqu’à ses propres limites mai ce qui est certain c’est que cette aventure vous obligera à sortir de votre zone de confort et à découvrir de nouveaux horizons.

1 – L’idée

Que ce soit l’idée précise du produit ou l’envie de création qui soit arrivée en premier, il est important de murir son projet, ce n’est pas une question de temps mais plutôt de mettre ses idées au clair, il faut penser à ses différents aspects, commercial, technique, juridique, financier, humain …

C’est l’occasion de d’exprimer sa créativité, de peaufiner son concept, certains pensent de suite à leur logo alors que d’autre focalisent sur les clients ou l’aspect technique. Tout a son importance car chaque élément est une brique du projet qui vous aidera à l’imaginer dans son ensemble. Il ne faut pas oublier que le plus important c’est votre motivation et votre capacité à maintenir cette motivation malgré les nombreux challenges qui se mettront sur votre chemin.

Il faut définir assez précisément son produit sans quoi les étapes suivantes seront plus difficiles à franchir. Prévoir les différentes étapes de sa conception, sa fabrication, son stockage sa production.  Imaginer qui seront les clients et leurs différents profils. Quels seront les modes de commercialisation, boutique, vous-même ou réseau de vendeurs, internet… Prendre en compte les risques et les obligation juridiques.

2 – L’épreuve du marché

C’est sans conteste l’étape la plus cruciale et malheureusement souvent la moins bien traitée.  Il faut absolument confronter votre projet au marché, y a-t-il des clients?

Posez-vous les questions suivantes :
– vos clients ont-ils besoin rapidement de  votre produit
– y a-t-il beaucoup de clients potentiels à avoir ce besoin
– les clients seront-ils facile à trouver ou à contacter
– ces clients ont-ils les moyen de payer votre produit et ont-ils déjà l’habitude de payer pour ça

Vous devez faire une étude de marché, pour certains c’est une épreuve mais on ne peut pas s’en passer.

La première technique est d’évaluer ce que font vos concurrents, sont-ils nombreux, que proposent-ils, sont-ils en bonne santé. Ce n’est pas parce qu’il y a déjà du monde dans ce secteur qu’il n’y a plus de place pour vous, au contraire c’est un signe de dynamisme du marché. C’est aussi l’occasion d’évaluer le niveau de qualité de prix et de professionnalisme du secteur. Vous pouvez également évaluer la taille de votre marché. Si personne ne propose de service ou de produit similaire il faut se poser des questions, soit il n’y a pas de marché soit vous êtes tombé sur une idée tellement innovante que personne n’y avait pensé avant vous, mais ne vous faite pas trop d’illusion.

C’est maintenant le moment de rentrer en contact avec vos futurs clients. N’hésitez pas à faire feu de tout bois, utilisez vos connaissances, vos amis, vos anciens collègues de travail, les réseaux sociaux et poser la question à ceux qui pourraient être intéressés par votre produit : qu’en pense-t-il, quel serait leur besoin dans ce domaine, combien seraient-il prêt à y mettre ont-ils déjà acheté des biens ou des services équivalents, ont-ils des besoins ou des idées à ce sujet… Attention avec les amis qui peuvent être compatissant pour ne pas vous décevoir, posez leur la question en disant par exemple que vous enquêtez pour quelqu’un d’autre.

Si vous négligez cette étape dans la construction de votre projet, la sanction pourrait bien être un échec de l’entreprise ou du moins beaucoup de temps et d’énergie dépensée pour rien. Il n’y a rien de pire dans un business qu’un produit invendable.

Votre étude de marché n’est pas un aboutissement mais un moyen pour améliorer votre offre commerciale. Il faut maintenant utiliser vos résultats et en tenir compte pour faire évoluer votre produit, son prix, la méthode de vente… vous devrez faire des aller-retour entre vos clients potentiels et votre offre, sans doute rappeler des contacts et leur soumettre à nouveau l’offre.

3 – Le business plan

C’est peut-être évident pour vous mais ça ne l’est pas pour tout le monde. « Business is business ». Votre entreprise doit être rentable, elle doit tout simplement gagner plus que ce qu’elle ne dépense. Si vous êtes novice dans les affaires, il faudra absolument vous faire conseiller pour cette étape. En effet l’idée et le marché c’est incontestablement votre bébé, les conseils sont bienvenus mais c’est vous qui êtes l’âme de l’entreprise. Pour ce qui est des couts de fonctionnement et des aspects comptables et financiers, un professionnel vous aidera à évaluer précisément quelles seront les charges couts à prendre en compte. Un client est parfois étonné de voir que dans certains types de commerce ou d’entreprise les prix sont élevés. Qui, en tant que client, n’a jamais été agacé par le prix de vente de tel ou tel produit dans un petit commerce ou des tarifs pratiqués par un artisan au moment de payer. Pourtant c’est en faisant ce business plan que vous aurez conscience des charges qui pèseront sur votre entreprise et vous obligeront à vendre à un certain prix. C’est aussi là que vous pourrez faire la différence en adaptant votre organisation et vos produits.

Le business plan c’est une étape clé du projet, si votre business plan n’est pas bon, retour à la case départ, sinon vous allez droit dans le mur. Il vous permettra également d’anticiper vos besoins de trésorerie dans le temps. En effet votre affaire peut parfaitement être très rentable mais vouée à l’échec si vous n’avez pas la trésorerie (les fonds en réserve) nécessaire pour faire face aux dépenses de fonctionnement pendant la période de développement du projet.
Par exemple si vous montez une affaire d’import de produits chinois et de vente par un réseau de revendeurs, votre fournisseur exigera un paiement à la commande alors que vos clients vous paieront à 60 jours, Vous toucherez l’argent de vos ventes certainement 4 mois après que vous ayez acheté la marchandise.

Votre business plan sera aussi indispensable pour convaincre des associés, des partenaires ou des investisseurs. Qui placerait son argent dans une affaire non rentable. Il sera beaucoup plus compliqué d’expliquer à vos partenaires ou aux banquiers que vos affaires vont bien mais que vous avez besoin d’argent car en gros vous ne savez pas compter.

4 – De l’argent s’il vous plait !

La plupart des entreprises ont besoin de fonds pour lancer leur activité. La situation est très variable d’une activité à l’autre. L’argent est un formidable accélérateur des affaires mais c’est aussi une prise de risque pour l’entreprise et les associés.

L’entreprise a plusieurs sources de financement.
La principale pour une société est son capital social, c’est une somme d’argent que les associés décident d’apporter dans la corbeille de mariage lors de la création de la société. Cette argent est bloquée pour toute la vie de l’entreprise, le capital peut toutefois être modifié ultérieurement si les associés le décident. Le Capital social est le trésor de guerre de l’entreprise. Il convient de préciser que dans les formes courantes de société comme la Sarl, Sa ou Sas le capital apporté par chaque associé détermine la part de l’entreprise dont il est propriétaire.
Un dirigeant ou les associés peuvent avoir recours à un emprunt bancaire pour financer leur apport au capital social, c’est une solution assez simple car la banque préfèrera souvent vous prêter à vous personnellement si vous êtes solvable qu’à votre jeune entreprise en création.
Si vous ou les associés disposent des fonds suffisant et que vous l’apportez au capital social lors de la création vous pouvez passer directement au point suivant la création de votre structure juridique.

Le dirigeant ou les associés peuvent aussi décider d’apporter individuellement certaines sommes d’argent à la société. Ces sommes seront alors comptabilisé sur un compte spécial appelé compte courant des associés. Ces sommes peuvent être rendues par l’entreprise à l’associé à tout moment, ce ne sont pas des revenus pour l’associé mais bien une sorte de remboursement de prêt, ces remboursements ne sont donc pas soumis à charge social. L’apport d’argent en compte courant est souvent apprécié des dirigeants et associés de l’entreprise car il offre beaucoup de souplesse et permet de récupérer rapidement sans frais les fonds investi dans le projet. Pour les mêmes raisons c’est un procédé qui n’est pas du gout des autres partenaires financiers qui y voient un manque d’engagement des associés et une moindre garantie de leur prêts et apports. C’est dans les statuts que les règles de fonctionnement des comptes courant sont fixées entre les associés.

La société peut également faire appel à une banque ou un organisme de financement pour lui prêter de l’argent. Il faut bien reconnaitre qu’une banque ne sera pas très enthousiaste à l’idée de prêter à une société si les associés de leur côté n’apportent pas toutes les garanties (on ne prête qu’au riches). Les garanties pour une banque seront le capital de la société et la solvabilité des cautions. Ne vous faites pas d’idée pour que votre société en cours de création obtienne un financement vous devrez certainement donner des garanties personnelles, apporter vos biens en garantie ou apporter un cautionnement robuste, il est indispensable de se faire conseiller sur ce point par un professionnel du droit. Il est souvent plus facile d’obtenir un financement bancaire sur l’achat de matériel ou un investissement que sur de la trésorerie.

Malgré tout, le prêt bancaire reste un outil essentiel du financement de l’entreprise. Un business plan irréprochable clair et synthétique plus un dirigeant convainquant sont indispensable pour y avoir accès. Il existe des organismes qui assurent les banques et vous aident à obtenir un financement comme BPIFrance. www.bpifrance.fr

L’association de bénévoles « Réseau Entreprendre » peut aussi vous accompagner et vous aider à obtenir un prêt personnel et des financements. www.reseau-entreprendre.org

5 – Choix et création de la structure juridique

C’est parti, votre projet est maintenant complet, bien conçu, testé, calculé et financé. La nouvelle étape consiste à donner vie légalement à votre entreprise, pour l’instant c’était un projet il faut le transformer lui donner une existence légale.

Les étapes de la création de votre structure juridique.
Pour chacun de ces points nous vous proposons un article spécial.

– choix de la Forme juridique, entreprise individuelle ou société
– Choix du sièges social, achat ou location d’un local ou Contrat de domiciliation d’entreprise
– Rédaction des statuts d’entreprise
– Dépôt des fonds
– Publicité légale
– dossier au greffe (formulaire M0)
– Kbis de l’entreprise

Et voilà l’aventure commence

Vous avez sans doute l’impression d’avoir déjà fait beaucoup pour votre entreprise, mais pour l’instant vous avez le ticket pour un voyage. C’est seulement maintenant que tout commence pour de vrai. Vous êtes entrepreneur. Bon vent à votre entreprise, la belle et grande aventure des temps modernes !